La classe de CE1-CE2 a participé à un concours d’écriture, abordant les sujets des Jeux Olympiques et du handicap.

Les contraintes étaient les suivantes :
- Écrire la suite de l’histoire inventée par Aurélie Valognes, autrice bretonne.
- Intégrer la thématique de solidarité « Un pour tous, tous pour un ».
- Écrire un récit qui ne dépasse pas 5000 caractères (espaces compris).

Les élèves ont tout d’abord étudié le début de l’histoire, créée par Aurélie Valognes. Il a fallu décider si le personnage de Camille était une fille ou un garçon puis poursuivre l’histoire en inventant à Camille des aventures pleines d’émotions. Les élèves ont travaillé tantôt en petit groupe, tantôt de manière collective. Les débats ont été animés pour savoir quel sort nous réservions à notre personnage.

Nous avons rendu notre copie vendredi 9 février, avec 4976 caractères !

Les résultats de ce concours tomberont fin mars, et nous espérons être parmi les 10 premiers (sur 238 inscrits… !) et avoir la chance de recevoir un livre avec les meilleurs histoires des élèves bretons !

Dotations participants

Voici le début de l’histoire, par Aurélie Valognes, suivi du récit de la classe :

« Je m’appelle Camille, j’ai 10 ans et vraiment dans ma vie tout va bien. J’ai un papa, une maman, un frère et une sœur, j’ai même un chien ! Mon frère et ma sœur jouent tout le temps avec les voisins, et ils me laissent bien tranquille. Papa et maman, ils sont toujours occupés ensemble. Alors vraiment je n’ai pas à me plaindre, je suis vraiment très tranquille.

Être tranquille, ça me laisse le temps de rêvasser. D’être la tête dans les nuages, comme dit Maman. Et quand je rêve vraiment, je vois…

Je vois tellement de choses. Un podium. Une médaille autour de mon cou. Et les larmes dans les yeux de ma mère. Oui, tout cela je le vois. Je l’imagine, surtout.

Si j’avais un ami ou un adulte à qui parler, je lui dirais mon secret. Mais je ne peux le dire à personne. Je ne peux que l’écrire ici.

Si j’avais un super-pouvoir, ce ne serait pas celui de voler. Non. Ni celui de parler la langue des animaux. Pourtant j’adorerais ! Non, mon rêve, ce serait d’être un enfant normal.

Un enfant qui n’entendrait pas à longueur de journée : « Fais attention à ne pas te faire mal, Camille » ; « Non, laisse, je vais le faire à ta place, Camille ». « Reste tranquille, Camille. »

Mais j’en ai marre, moi ! Marre de devoir rester tranquille ! Je ne suis pas fragile, je ne suis pas une demi-personne, pas un bébé. Je suis quelqu’un.

Quelqu’un qui compte. Quelqu’un qui a des rêves. Quelqu’un qui, un jour, malgré tout ce que les autres pensent, malgré mon handicap pas si invisible, montera sur la première marche du podium des Jeux Olympiques. Et ils verront de quel bois je me chauffe ! De quel métal sont faits mes rêves !

Parce que l’important n’est pas de participer, M. de Coubertin. Mais d’essayer ! Et impossible n’est pas Camille ! »

Par Aurélie Valognes

La suite de l’histoire, écrite collectivement par les CE1-CE2 : Pour une lecture plus confortable, lisez le pdf :

Récit final CE1-CE2

"Aujourd’hui, à l’école, j’ai fait du tir à l’arc pour la première fois de ma vie, c’était fantastique ! Au début, je n’étais pas très sûre de moi, mais mes camarades m’ont encouragée et j’ai réussi à mettre les flèches en plein dans le mille ! Pour la première fois, je me suis sentie forte, je n’avais plus peur de rien ! En plus, j’ai impressionné Amandine, une fille de ma classe, elle m’a félicitée. J’adorerais faire du tir à l’arc en club avec elle !

Je me promène avec ma famille au bord de la mer. Je vois une équipe de tir à l’arc sur la plage. Mes parents m’autorisent à leur parler.

• Que faites-vous ? je demande.
• On s’entraine pour la sélection des Jeux Olympiques, me répond une femme.
• Est-ce que je peux essayer ? Bastien, l’entraineur, me donne un arc à ma taille et je vise le milieu de la cible. Je tire. La flèche est au centre ! Je jette un petit coup d’œil à mes parents, ils ont l’air surpris, ils m’applaudissent ! Je rejoins ma famille :
• Oh, tu es forte ! me disent-ils. Va dire au revoir à l’équipe. Bastien me dit qu’il est surpris que j’aie mis la flèche au centre.
• Ça te dirait de venir dans notre club ? Il y a des cours pour les enfants le samedi.
• J’aimerais bien, mais mes parents ne voudront sûrement pas.

Ce soir, après le dîner, mes parents me demandent de rester à table.

• Quand nous t’avons vue à la plage, nous avons tout de suite compris que tu es forte au tir à l’arc. Nous te proposons de t’inscrire au club de Bastien. Je me sens joyeuse, heureuse, excitée, émue ! Je suis dans un tourbillon d’émotions !
• YOUPI !!! Je vais tirer mon rêve à l’arc !

Aujourd’hui, c’est mon troisième entrainement de tir à l’arc. Depuis que j’ai commencé, j’ai déjà progressé ! C’est à mon tour de tirer trois flèches. Mes deux premières flèches sont au centre de la cible. Sam, un garçon du club, me déconcentre. Je lui demande d’arrêter mais il continue de me donner des coups de coude. Amandine me protège et je réussis à tirer. Je vois bien que Sam ne m’aime pas, c’est sûrement parce que je suis nouvelle et que je suis meilleure que lui. Dans deux semaines, il y a une compétition et Bastien y a inscrit notre équipe. Je me sens prête à y participer.
C’est le grand jour, c’est ma première compétition. Ce ne sont pas les Jeux Olympiques mais je suis quand même très excitée ! Toute ma famille est là. Dans les vestiaires, je dis à Amandine que j’ai un peu le trac.

• Ne t’inquiète pas, c’était pareil pour moi le jour de ma première compétition. Courage Camille, tu peux le faire ! me rassure Amandine. En plus, Bastien t’a dit que tu as un super talent ! Quand je me prépare, Sam me regarde bizarrement.
  Ça y est, c’est à mon tour de tirer. Je me concentre en regardant le milieu de la cible. J’inspire lentement, je me mets dans une bulle.
  Sur les 20 flèches à tirer, j’en mets 16 dans la cible et j’obtiens un très bon score. Grâce à mon score, je suis troisième. Amandine est la deuxième. Le premier est un enfant d’un autre club.
  Quand je monte sur le podium, tout le monde applaudit, ma famille crie « CAMILLE ! CAMILLE ! ». J’ai une médaille de bronze. Je sais que ce n’est pas une vraie, mais peut-être qu’un jour, je serai en haut du podium avec une vraie médaille d’or !
  En descendant du podium, Sam s’approche et me fait un croche-pied. Je m’écroule sur le sol et je sens un choc à ma prothèse.
  Une fois chez moi dans ma chambre, je vois une petite fissure sur ma prothèse en métal. J’ai peur que cela empire.
  En me levant ce matin, je sens ma prothèse craquer et je tombe par terre. Mes parents accourent. Je leur montre.
• Oh, ta prothèse est cassée ! Et toi, ça va, tu n’es pas blessée ? s’inquiètent mes parents.
• Non, tout va bien, mais c’est la catastrophe, je ne peux plus tenir debout ! Comment je vais faire du tir à l’arc ?
• Nous pensons qu’il va falloir que tu t’arrêtes jusqu’à ce qu’on répare ta prothèse ! Mais cela va coûter très cher. Mon frère arrive et propose d’aller faire du baby-sitting pour récolter de l’argent. Ma sœur ajoute :
• Appelons Amandine pour trouver ensemble d’autres idées !
  Trente minutes plus tard, Amandine arrive avec plein de copains de la classe… et Sam, qui est désolé.
• Pardonne-moi, Camille, je ne pensais pas que ta prothèse allait se casser. Quand je t’ai vue sur le podium, j’étais jaloux, dit-il.
• Nous avons plein d’idées pour t’aider à réparer ta prothèse et pour que tu fasses encore plein de compétitions ! disent les copains. UN POUR TOUS, TOUS POUR UN !
  Promener les chiens, nettoyer la maison de la vieille voisine, tondre la pelouse, nettoyer la voiture, vendre des pizzas et des cookies, vendre les jouets de bébé et des dessins. Chacun fait sa spécialité et au bout d’une semaine, nous avons récolté 1000€ ! Après avoir réparé ma prothèse, avec l’argent qui nous reste, nous achetons des places pour aller voir l’équipe de Bastien aux Jeux Olympiques avec les copains.
  Le jour tant attendu, quand je vois Bastien avec son équipe, je me dis que ce sera peut-être moi plus tard !"